lundi 23 janvier 2012

Un panorama époustouflant...

Il y a longtemps que nous n'avions pris le temps de vous écrire.
Non pas que le blog soit délaissé ou qu'une autre activité nous importe plus en ce moment, mais comme vous le savez nous travaillons maintenant depuis deux semaines à Tully dans une ferme de bananes.

Aujourd'hui, en week end, j'ai du temps pour vous écrire. Le travail étant assez intense et physiquement éprouvant il nous est difficile de prendre des photos ou faire des vidéos, or sans cela le blog est moins intéressant.

Travaillant en extérieur je suis amené a braver les éléments. Tantôt une chaleur à crever: plus de 35°C à l'ombre, sauf qu'à l'ombre j'y suis pas, tantôt orages aussi violents que succincts où la pluie très épaisse et presque tiède vous inonde en moins de 10sec. Parfois en 15 minutes vous passez de l'un à l'autre et puis… de l'autre à l'un. Déroutant ça l'est, rebutant ça pourrait l'être et pourtant mes amis quel panorama s'offre à moi chaque jour!
Je vais tenter de vous le décrire au mieux, mais avant cela je vous replace dans le contexte.

le matin lorsqu'à 6h30 la sonnerie du shed (le hangar contenant la chaine de conditionnement) nous invite (sans trop nous laisser le choix) à quitter nos sièges pour rejoindre notre poste je quitte Aurélie et après un rapide baiser je rejoins mes collègues de l'extérieur. Oui car parmi la trentaine de salariés il y a un groupe dans le groupe: ceux de l'extérieur. Si l'ambiance au sein du shed est plutôt morose, le mot d'ordre à l'extérieur est bonne humeur et cohésion. Et ça j'adore!
Bref à 6h30 je rejoins la bande dans un coin du shed. il y a les indiens Pritt, Rajiv, Harry, les Estoniens Mat et Lory et le Taïwanais Houdio. Nous montons sur la remorque du tracteur et rejoignons la parcelle à couper. Vous verriez nos têtes…
Ayant baigné dans la culture Hollywoodienne des années 90-2000 je nous comparerai à une bande de GI à l'arrière d'une jeep bringuebalante en route pour le front (la peur au ventre en moins) avec tous la gueule des grands matins, l'un mâchouillant nerveusement son chewing gum, l'autre fumant une cigarette roulée entre le pouce et l'index et le dernier, souvent Houdio, chantonnant.

Il faut savoir que Tully  se situe dans une sorte de vallon (je dis une sorte de vallon parce que ce ne sont pas des montagnes qui forment le goulet mais des collines). Les chaines de collines à l'est et à l'ouest sont couvertes de forêt tropicale vierge. Aucune route, aucune maison, seulement la nature sauvage.
Notre ferme de banane se trouve en contre bas de la chaine de colline à l'ouest de Tully. Pour y accéder il faut faire une quinzaine de kilomètres depuis Tully pour faire le tour de la colline.
J'en reviens donc à notre groupe de gueules cassées à l'arrière de la remorque bringuebalante. Nous empruntons des routes de terre plus ou moins bien entretenues pour rejoindre la parcelle à "humper".
Ce fameux panorama époustouflant le voici:
tourné vers l'est à ma droite coule une petite rivière d'eau douce, appelée ici "creek", à ma gauche une petite clairière avec un petit plan d'eau et quelques water lylies, devant moi une parcelle de bananiers, on se croirait dans une jungle vietnamienne (encore une référence  au cinéma). La parcelle monte légèrement au pied de la colline, difficilement, comme si gagner du terrain sur la jungle qui couvre la colline était éprouvant.
Cette colline est incroyable, sa végétation luxuriante et parfois décharnée (vestige du cyclone Yasi), ses flans et ses pics forment une ombre chinoise qui me fait systématiquement penser à l'île de Jurassique Park (désolé encore une référence).
Un panorama n'en serai pas un sans un ciel, un vrai, un beau.
Le ciel mes amis est ici d'une splendeur difficilement descriptible… mais je vais essayer. La palette de couleurs utilisée par Dame Nature va du bleu pastel au gris anthracite. Les nuages, certains immenses et denses, sales rejetons d'une nature déchaînée, d'autre légers, plats, vaporeux, ombres fantomatiques, s'entremêlent subtilement pour laisser passer juste ce qu'il faut de lumière et faire apparaitre, sur les flancs des collines une forêt des ombres.
Je n'ai quelques fois qu'une ou deux minutes pour m'abreuver ce panorama, d'autres fois presque un quart d'heure mais chaque fois c'est le même plaisir.
Comme je le disais plus haut je vais essayer de prendre quelques clichés de ce panorama afin de vous en faire profiter.

En attendant je vous souhaite à tous, chers lecteurs, une bonne semaine et vous invite à regarder autour de vous si Dame Nature ne vous aurait pas gâtée d'un joli paysage qui mériterai un peu d'attention et vous procurerai ce plaisir qui rend beau tous les matins du monde.
Arnaud

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