Bonjour à tous,
Si le bon bout d'an que nous nous souhaitons habituellement est synonyme de joie, de partage, de familles réunies, de repas de fêtes et d'excès dont épicure lui même n'aurait pas été peu fier, ici à St Georges le bout d'an a une saveur un peu plus amère.
La cueillette de raisin étant terminé nous devions pendant 3 jours nous frotter au ramassage des oignons. Oui devions car dès la première nuit (et oui ça se fait de nuit de 20h à 08h!) la pluie s'abat sur St Georges. Nous sommes déçus car toute la journée il avait fait une chaleur à crever 30°c à l'ombre, pas un nuage, pas un brin de vent.
Bon ce n'est que partie remise et puis ça nous permettra de dormir une nuit de plus normalement.
Le lendemain nous "comatons" toute la journée, faisons régulièrement des siestes de 20min pour ne pas être fatigué dans le champs d'oignons le soir venu. N'ayant pas bossés la veille le rendez vous est donné à 17h là bas. Nous nous y rendons donc, un peu excités à l'idée d'essayer un truc nouveau. Finalement c'est une bonne chose de commencer plus tôt car nous voyons ce que nous faisons, nous espérons donc faire de plus de "bins" et nous profitons du soleil couchant: magnifique.
Tout commence donc dans la joie et la bonne humeur…
Au bout de 3h nous avons déjà rempli deux bin et demi, nous allons à fond, il fait frais, notre organisations est parfaitement rodée.
Pour le moment la seule déconvenue sont les oignons pourris qui éclatent dans la main, vous couvrant d'un liquide frais pourri et dont l'odeur ferait passer un pet de Shrek pour une douce fragrance exotique.
Une heure plus tard, la troisième bin est remplie, nos gants sont déchirés (forcement des gants blanc en tissu à 2$ la paire n'allaient pas rester bon état longtemps) du coup nous creusons la terre à moitié avec les résidus de gants et à moitié avec les ongles, les doigts font mal et le dos je vous dis pas!
Mais ça c'était de la rigolade, car si à 21h les moustiques étaient assez nombreux pour nous ennuyer un peu à partir de 22h ça devient l'enfer.
Imaginez vous en plein champs, dans la nuit noire, seul avec votre lampe frontale à moitié couché au sol parmi les araignées et baignant dans le jus des oignons pourris, avec devant la source de lumière de votre lampe un nuage de moustiques si condensé qu'ils vous rentre dans le nez ou qu'à la moindre inspiration forcée vous en avalez deux. A cela il faut ajouter (et c'est VERIDIQUE) que moustiques piquent à travers les habits!!! Jeans, sweat à capuche, casquette, rien n'y fait. Nous ressemblons à jean claude Dus sur son télésiège et pourtant avec leur dard en kevlar ont est couvert de piqures.
Même le produit maison de Nick dont il a tellement couvert aurélie qu'elle dégoulinait comme à la sortie de la douche et qui empestait à 10km n'y a rien fait du tout.
Autant vous dire que la quatrième bin a été beaucoup plus longue à remplir. Vers minuit et demi nous craquons complètement Aurélie chougne et émet des sons suraigus à la limite des larmes prostrée sur sa barquette d'oignons, moi je tourne en rond comme un fauve en cage, brassant l'air devant moi à coup de poings et jetant des oignons partout en hurlant de rage.
Après quelques minutes de marche dans le champs lumière éteinte pour moins attiré les moustiques, après être passé voir Anna (l'infirmière de Kyoto et Tim le plombier de Vendée) nous comprenons que nous sommes tous dans la même galère et on veut surtout pas craquer les premiers. Et puis chaque bin est payée 45$ alors on se motive pour repartir au boulot, mais c'est dur. On pique des oignons un peu partout, on fait à moitié n'importe quoi, au lieu de remplir toutes les barquettes puis à la fin de remplir la bin, je fait le trajet avec chaque barquette dès qu'elle est remplie comme pour m'éloigner des moustiques qui de toute façon me suivent… Aurélie est hyper courageuse, elle m'épate moi il y a longtemps que j'aurai tout envoyé bouler…
Enfin à 2h30 du mat la bin est pleine, nous faisons de grand gestes à Nick qui passe en tracteur avec deux jeunes belges pour qu'il nous ramène à la voiture. Lorsqu'enfin nous revoyons notre voiture avec en tête, douche, désinfectant, crème apaisante, et dodo nous constatons que tout le monde à craqué ce soir, même "Pascoualé" l'italien qui nous a toujours dit préférer les oignons est prostré au fond d'une voiture. Il n'en reste qu'un dans les champs, un Coréen, Nick nous explique qu'il en est à sa 7ème bin!!! tout seul et il porte juste une petite chemise manches remontées!!! Nous hallucinons, enfin juste ce que notre cerveau fatigué nous permet encore d'halluciner.
Il nous faut une très longue douche pour soigner nos doigts meurtris, croutés de boue et pour retirer de notre peau cette odeur pestilentielle d'oignons pourris.
Le lendemain nous décidons de ne pas renouveler l'expérience enrichissante de la veille et de partir directement vers notre prochaine destination: Tully.
Au passage nous prévoyons de nous arrêter à Mackay pour voir un dentiste pour Aurélie qui commence à avoir mal à une dent, acheter une batterie pour le mac qui ne marche maintenant plus que sur secteur ce qui est embêtant et peut être profiter un peu de notre lagon préféré…
Mais l'enfer n'est pas seulement pavé d'oignons blanc il a aussi huit pattes.
Avant de partir pour de bon de St Georges nous nous reposons dans le camping pour récupérer de notre nuit de fous, Arnaud dans la voiture avec un magazine et Aurélie dans la tente qui fait la sieste. Ce qu'on ignorait à ce moment là c'est qu'elle avait de la compagnie. En effet 30min plus tard lorsque nous vidons la tente pour partir nous découvrons notre invité surprise: une redback spider!!!
C'est l'araignée la plus dangereuse d'Australie très rapide (on a pu le constater après) et avec une morsure extrêmement douloureuse, parfois mortelle.
Nous sommes, surpris, attérés, énervés, secoués, choqués, enfin un peu tout! Depuis quand est elle là? Combien de fois avons nous failli être piqués? Est ce une femelle? A t elle pondu?
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Elle sont présente dans le New south wales |
Une fois la tente rangée et nettoyée, les duvets inspectés et rangés, nous quittons enfin St Georges avec des images pleins la tête, des souvenirs gravés dans la peau, des amis qu'on adorerai revoir et 17h de route devant nous pour de nouvelles aventures.
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Les ciels d'Australie sont définitivement exceptionnels! |